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LES FABLES du QUANDO     (Auteur: CedeBile)

Le Vieillard et la Championne

Un vieillard en fauteuil, fripé en coque de noix,
Songeait à son sort en terrasse d'un tournoi.

Une jeune fée aux dents fraîches lui dit " Viens avec moi,
à nous deux sur les courts nous fêterons nos cent ans;
Les coupes, les lauriers et la gloire nous attend ".

" Vous êtes certes une accorte et somptueuse amie;
Mais que ferait auprès d'elle ma flasque sarcopénie? "

" Voyez ma jupette blanche et mes jambes fuselées;
Nos opposants aux abois bientôt seront muselés! "

à ces mots le vieillard se sentit l'âme fière;
Il jeta dentier, lunettes et sous-ventrière,
De volées en revers, il bondit et smasha,
Jouant tant et si bien que son coeur en lâcha.

Le Juge lui dit alors :

" Laissez les lices et arènes aux athlètes dorés;
Ils pleureront assez tôt la perte des lauriers.

En lieu que de gloire d'un corps au rancart,
Les fées et exploits ne le mènent qu'au brancard
"

Le Singe et la Roue

Un singe avait en haut tout bêtement deux bras,
Mais des roues lui servaient de membres du bas.

" Messire de Macaque, que vous voilà bien équipé!
Mais comment ferez-vous pour aux arbres grimper,
Filer vers les cimes, les lianes et hautes branches,
Avant que mes mâchoires en pièces ne vous tranchent? "

" Noble Loup, que Dame Nature vous fut généreuse!
Elle épargna pour vous mes fièvres peureuses.
Vous avez des pattes, des griffes et des forces d'assaut
qui vous lanceront sur les branches au premier de vos sauts. "

Le loup bondit sur le tronc pour le prendre de haut;
Il le déchire de ses griffes et atteint les ramages,
Et par tant d'effort et d'audace il retombe sur le dos.

Le singe tout hilare le laisse alors dans sa rage
Il s'élance sur ses roues et dévale la pente;
Il vire, il vole, frôle les troncs, et se plante.


Chacun d'entre nous a ses dons et son propre instrument;
Qui abuse de ceux d'autrui ne se prête qu'aux tourments.


Le Hasard et la Nonne

Une nonne en son cloître aux plaisirs de la vie dit adieu;
Un Destin cruel la tomba vivante entre les mains de Dieu.

Elle croyait aux anges et au Ciel, mais en rien ici-bas,
Et surtout point que de sa chair elle puisse mettre bas.

Puis un ange en cigogne plane au-dessus du couvent,
Portant au long bec, un bébé rose en sac blanc.
Elle se tord et se marre à se fendre aux oreilles:
Oncques ne vit jamais ci-bas une panique pareille.

Les nonnes effarées regardaient la cigogne bouche bée,
Demandant sur laquelle d'entr'elles ce Jésus va tomber.

Alors sur leur foi trop certaine comme l'oiseau plane un doute:
Car le Hasard chez les pieux est le pire sort que l'on redoute.

Mais comment diable se définit le doute avec certitudeè
Par quelle foi, par quelle requête ou dans quelle attitude?

Tandis qu'à cette quête anxieuse l'âme de la nonne s'évertue
L'ange Gabriel en cigogne passe sur l'ombre de sa vertu,
Car celle-ci devant Dieu ne fait pas l'ombre d'un doute .

Mais attention, mes soeurs: à trop de foi que l'on célèbre,
Les ombres de doutes peuvent vous sombrer aux ténèbres...

La Face et la Grimace

Messire de Macaque se voulait paraître un Bonobo.
Peut-être simplement qu'il s'en trouverait plus beau,
Ou que le Bonobo, dit plus proche de l'homme,
Monterait de Société sa modeste personne.

Mais comment singer l'un de ses congénères?
Les grimaces aux salons ne leur plairont guère!

Mais voici qui serait de meilleure augure:
Nous allons nous faire relouquer le Visage.
Ainsi du Bonobo nous prendrons l'image,
Car le visage est le paysage de la Figure,

Et la Figure a bien sûr toujours les traits tirés:
Sinon comment peut-on faire pour la tracer?

Mais la Figure peut aussi faire une drôle de Tête.
Et quand on tire la tête, c'est qu'on fait la Gueule.

Par ces parcours Messire Macaque en perdit la Face;
En lieu que d'être fait beau, il fut recousu de grimaces.

En vérité, je vous le dis:

On n'a pas toujours l'air plus instruit
à se faire foutre la gueule d'autrui

Les Prothèses de l'Esprit

En ce temps-là, le Sieur Macaque voulut se rendre intelligent;
Un bel esprit dans les salons donnerait certes de l'entregent.

Les cerveaux des humains engendrent de brillants systèmes:
En coupant la queue des singes, ils ont fait des forts en thème!

Leurs heuristiques, algorithmes et systèmes-experts,
Sont des implants de génie, dont je serai des plus fier!

Mais que seront alors mes idées, mes fantasmes et pensées?
Quels rêves me donneront mes synapses digitalisés?

Mes doux éros de la nuit seront-ils des axones sans passions ?
Les TV et prothèses de l'esprit ne sont qu'écrans d'illusions!

Les rêves sont des cendres de pensées qui prennent un répit;
Elles restent chaudes tandis que le soir l'esprit s'assoupit.

Ce sont de fines braises, très sensibles aux éveils des sens,
Qu'un petit vent de panique peut embraser en feu d'essences,
En faire une tornade de cauchemars, une écume de malheurs.

Mais une simple lueur d'espoir peut leur redonner des couleurs,
Les faire chatoyer un peu dans le noir de la nuit et de la vie,
Puis laisser se consumer les visions de l'âme qu'elles ont ravie.

La réalité qu'on retrouve, incrédule, quand le jour se lève,
Rend blême d'avoir perdu les couleurs des désirs et des rêves.

Mais seul mon esprit peut les produire, et pas ses prothèses;
L'émoi vient de Dame Nature, pas de ses fils de synthèse.

Messire Macaque se dit alors que ces intelligences artificielles,
Risquent de le faire rêver d'Enfer, plutôt que de septième ciel.


Méditer sous ses propres cheveux, et non sous ceux d'autrui,
C'est de cela que, du haut des cimes, le Maître Zen nous instruit.

Le Condor et le Taureau

Un taureau noir aux yeux de feu s'élance d'un galion espagnol;
Ses sabots d'argent frappent le rivage et font vibrer le sol

Il déchire les guerriers, défonce les femmes, écrase les enfants;
à ses cornes pendent des lambeaux de chair et de sang.

Le Panzer écumant s'élance alors sur la Cordillère des Andes
Avide de s'emparer de l'or de ces terres de légende

Les temples, autels et terrasses n'ont plus rien de sacré,
Les fêtes et les danses de couleurs sont toutes massacrées

" Puisque l'Enfer lance sur Nous ce monstre à peau d'ébène
Le Grand Inca devra pour son peuple le combattre dans l'arène! "

Paré des plumes de lumière, à la main son sceptre d'or,
L'empereur des cimes s'avance seul, majestueux matador.

La robe noire luisante de fureur, les cornes acérées en épieux,
El Toro le pourfend, le soulève et jette son corps vers les Cieux.

Tandis que le Conquistador se pavane de sa cruelle victoire,
La parure de l'Inca sacrifié se déploie en grandes ailes noires;

Elle devient le Grand Condor, qui haut dans le ciel tournoie,
Puis, flèche de foudre, fend le ciel et fonce sur sa proie.

Ancrées sur le dos, les serres d'acier ferrent le cuir du taureau,
Tandis que le long bec d'acier devient l'^âme tranchante du torero

Il s'acharne tant à l'échine que le monstre ploie et baisse la tête,
Puis traîne au sol le filet de bave de ses sauvages conquêtes

Les serres du Condor arrachent alors chacun des brasiers des yeux,
Et les emportent si haut qu'ils peuvent voir la glèbe depuis les cieux.

Ils contemplent écœurés les massacres, les pleurs et les charniers,
Ceux que les Maîtres du Monde pour leur gloire ont laissés.

" Empereurs, soyez des esclaves, et non des cornes acérées
Alors vos peuples seront libres, et vous en serez adorés
"

L'orateur d'or

Le discours de maître Macaque fut une page d'anthologie
Ses propos de feu éclairent l'assistance de mille bougies

Il se voit déjà élu et acclamé par une foule en délire,
qui met son nom dans les urnes au moindre de ses dires.

" Lanç;ons leur les promesses que l'on donne en pâture;
" Que leurs voeux les plus chers soient de bonne aventure;
" Disons que l'or et le bonheur leur tombera dans la main,
" Et ce qu'ils espèrent tant du Ciel sera ici dès demain "

Le singe se recueille alors et compte ses modestes moyens
Mais seul le vent des mots souffle sur tout son bien

" Maître Macaque! tonne le Roi Lion du haut de sa chaire
"Taisez votre sono qui vend la misère aux enchères,
" Rendez à ces pauvres gens leurs votes de confiance
" Ou je vous fais donner du Bâton à Phynances! "


Orateurs et tribuns sont acteurs de beaux rôles,
Mais seul le silence tient toujours parole.


Lord Mac Hack et Pétassine

Lord Mac Hack souhaite une compagne digne de son nom.

Dieu enleva un homme de son jardin et partagea son âme:
Un serpent lui vit prendre une côte, et en faire une femme.
Mais comment diable fait-on, et lui prélevant quel organe,
Pour d'un bas morceau de singe sculpter une belle guenon?

Sacrifier la queue me laisserait comme jeune mariée sans sa traîne,
Arracher mon coeur est sans amour, et mon âme serait en peine;
Si de ses cris elle m'arrache l'oreille, j'en serais estropié
Ou bien privé d'un bas de jambe, comment prendre son pied?

Et puis que faire s'il ne m'en sort qu'une modeste Pétassine,
Qui de la Haute Dynastie des Mac Hack serait une assassine?

Songeur dans l'Eden des Highlands, il croise une charming Lady;
Une idole en robe à fleurs, un nuage rose de cup of tea,
Son sourire est tout blanc sous les jolies taches de rousseur.
" Voilà, venue du Ciel, celle qui sera mon âme sœur! "

      " My Fair Lady :
      " ? ... ... .. . ... ... ? "

      " Mylord :
      Que peu me chaut un vieux barbon poilu, débris de chimpanzé,
      Quand tant de jeunes éphèbes font la queue pour m'épouser? "

van Snul et Son Altitude


van Snul fut convoqué en audience auprès de Son Altitude
Mais comment sied-t-il de s'y présenter, et dans quelle attitude?

Les 'stupeurs et tremblements' sont déjà des émois d'Amélie,
Tandis qu'être hautain de si bas serait de ma part pure folie

Si je n'ai plus que les autres quelque remarquable qualité,
Son Altitude me mettra-t-elle 'en prison pour médiocrité'?

" L'Homme est la mesure de toutes choses ", dit Héraclite d'Éphèse,
Mais il est connu que d'aucune femme il ne mesura les fesses

Les ballons flatteurs gonflés d'importance, m'éclatent en obésité,
Mais sous mon seuil de malingre, ils n'ont plus guère d'autorité

Ceux qui me dépassent en taille sont des grands de l'Histoire
Mais réduits au-dessous de moi, ils ne sont qu'êtres dérisoires

Les plus soumis, malins et retors que moi, S.A. les dira intelligents;
Mais s'ils sont plus bêtes et honnêtes, S.A. les traitera d'indigents

Sous les beaux locqués façon Mylord, somptueux de pied en cap,
mon habit ne surplombe que les guenilles, pouilleux et handicaps.

N'étant ni court ni beau ni laid ni flasque ni trop long
Je suis pour la mesure de l'Homme le plus bel étalon

Idole du médiocre et moyenne de tout, j'en tire la plus fière allure:
Je suis donc le neutre de l'Homme, la référence de sa mesure,

Mes supérieurs sont positifs, mes inférieurs négatifs: je suis le Zéro,
Pivot mythique de la science arithmétique, m'en voilà le super-héros

Entre le moins que rien et le plus-infini, me voilà le sommet du Nul.
Je me présente: Le fameux, l'unique, l'irremplaçable van Snul


    "Au Grand de ce Monde, qui m'accorda son audience,
    A Votre Gracieuse Altitude, je tire ma Référence
"

Les Oreilles de l'âne


L'élève van Snul poursuivait ses études sans jamais les atteindre
Ses trous noirs, efforts et lassitudes ne peuvent plus se dépeindre

Leur lanç;ant un dernier trait d'esprit, espérant leur fendre l'âme,
Il se retrouva collé au coin de la classe, coiffé du bonnet d'âne

Mais cette fois, la fenêtre lui offrait sa campagne champêtre
où un âne paisible les oreilles en antennes se plaisait à paître

"  Mon cher Collègue, semblaient dire ses yeux avenants,
Pensez avec ma tête, et ne prenez pas celle des savants  "

van Snul tourne la tête comme celle l'âne, les oreilles donnant au Nord;
Elles frémirent d'effroi dans les drames et tourmentes des fjords ;
Les mélodies charmeuses de Peer Gijnt y donnèrent les bises de Grieg
Et Wagner chargeait de cuivres les poitrines tonitruantes des Walkyries

L'âne se tournant vers les steppes du Levant, capte l'opéra du Prince Igor
Les chants et danses des Polovtsiennes envoûtant les sons et les corps,
Sous leurs fines tuniques de soie, leurs longs yeux et bracelets d'or

Les cottages anglais d'Ouessant chantaient Didon et les choeurs de Purcell
Bouquets de fleurs éclatant en bulles fraîches comme des coeurs de pucelles,
De plus loin que William Byrd flottaient des Chants des Landes
D'où émanent les elfes légères, Peter Pan des nuages d'Irlande

Sur les vagues de l'Océan dérivait la voix Noire de Summertime
Gershwin rendait leur âme aux champs profonds de Louisiane.

Les oreilles au Sud vibrent des Flamencos de l'Andalousie
van Snul s'émeut des yeux de velours fascinant derrière les jalousies

La Sevillana emporta van Snul dans ses amples jupes vermeilles
Elle le fit tournoyer agrave; en perdre la tête (mais garder les oreilles!)

La Zambra l'envoûta jusqu'à brûler son âme
Et lui fondit le coeur dans le calice de ses flammes


Prêter l'oreille à un sourd ne le fera pas mieux entendre
Mais des bonnets d'âne peuvent capter des sons enchantés,
Tournez les de toutes parts, ' puis les vents du Sud les feront chanter '.

Le Mausolée de Makhak le Grand


Son Altesse Stérilissime Makhak le Grand avait l'âme désolée.
Ses harems de guenons le laissant vierge sans descendance,
Il se dit que serties en hommage dans un somptueux mausolée
Ses reliques tout au moins auraient avenir de haute prestance.

Mais quel grandiose somptuaire sera mon digne modèle?
De quels héros superbes les peuples adorent la stèle ?

Les pyramides fanfaraoniques touchent le ciel à Gizeh,
Mais sous les sables alentour cent mille esclaves gisaient,
Brisés sous le fouet des bourreaux aux tombes fières,
Leurs os sèchent sans larmes sous ces monstres de pierres.

Le Taj Mahal du Grand Moghol est aux Indes l'immense trésor;
D'une des jeunes épouses il est le temple la couvrant d'ors,
Mais de son dernier enfantement dont elle perdit la vie
Résonnent encore dans les marbres les cris d'agonie.

Devant celui d'Atatürk s'inclinent bien des Altesses:
Il fut si glorieux à faire tant de veuves de la Grèce;
Mais au milieu des fleurs venues de toutes ces mains,
Un ruisseau de larmes viendra de Grecs et d'Arméniens.

Sur le corps de sainte Geneviève est couché Napoléon;
Elle arrêta les Huns, et lui conquit le Panthéon

Des millions d'ombres défilent devant le Petit Père Staline;
EIles viennent des goulags et des camps de la mort,
Celles des millions que la misère et la faim exterminent,
Mais au lieu de le cracher, elles s'y prosternent encore.

Travailleurs de tous pays, unissez-vous en Chine,
Vous serez esclaves sous la terre que Son Tombeau domine
Mao, le Grand Timonier, guidant les peuples en enfers,
Vous en montre la Voie de son cruel doigt de fer.

Puis Makhak le Grand songea au sort de sa voisine,
à ses gras mollets à poils noirs et ses enfants handicapés,
Qu'elle élève toute seule, peinant au fond d'une mine:
Sa tombe ne sera que la terre, mais sa joie sera l'éternité.


Ainsi les Grandioses font l'Histoire en semant l'effroi,
Mais on verse de chaudes larmes quand leur corps est froid.

La Soif de Bugs Bunny

Un 'conte de Filles'

Les oreilles du lapin rêvaient d'une eau bruyante
D'un frémissement de feuilles sous des gouttes scintillantes
D'un filet ruisselant tout frais sur sa langue brûlante
Mais seuls les sables et pierres sont la terre désolante

Bunny réunit le Conseil des Poils, pour consulter les Vieux;
Car les douleurs d'ici-bas ne font guère pleurer les cieux.

Marabout dit:

" Seuls les merveilleux nuages peuvent nous lancer à boire
Il faut quitter le ciel bleu et aller sous les voiles noirs "

- Mais où sont ces nuées que n'ont point les horizons?
Avant de les trouver, tous les petits Poils mourront!

" Allons au Conseil des Plumes demander des Pigeons
Voyageurs de l'espace, ils voient les cieux d'un donjon "

Le Goupil dit connaître le vieux truc des Plumages :
- Il suffit à Brebis de leur faire un fromage! "

Les pigeons revinrent des lointaines contrées,
racontant les merveilles des plus vertes vallées

- Comment de l'Au-delà ramener ces grandes outres d'eaux?
On ne peut d'ici-bas tirer ces lourds fardeaux!

Marabout dit:

" Envoyons vers la mer chercher des Albatros volages;
De leurs ailes immenses ils pousseront vers nous les nuages "

- Et comment fairer des trous dans ces célestes nuées,
pour qu'elles déversent sur nous leurs fraîches ondées?

" Lançons les hautes flèches des Grues et leurs becs acérés
Eclairs fendant le ciel, elles peuvent tout perforer!

Ainsi par les trous du ciel il plut tant et tant
Que le vallon des Poils en devint un étang.

Mais Bugs Bunny voyait leurs beuveries d'un coeur atterré
Car les eaux qu'ils priaient tant noyaient son terrier:

- Par moi ils sont tous heureux, mais je perds mon enfant!

Le Brochet aux aguets l'entendit de cette oreille;
Pour plonger et scruter les fonds il n'a pas son pareil;
Il fouille si vite et si bien qu'il ramène le lapiot vivant.

Marabout dit:
"  Quand se serrent les pattes Poils, Plumes, Écailles de toutes couleurs
Ils peuvent ensemble du cœur de chacun ôter le malheur "
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